Keny Arkana – La voi(e,x) du réenchantement
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À l’écoute des chansons de Keny Arkana bon nombre d’entre vous se diront assez rapidement : « elle a l’accent de la haine, l’accent d’une critique destructive, de tout et de n’importe quoi » ou encore « sa musique m’agresse et m’oppresse ». Il faut bien comprendre que pour rentrer dans l’intelligence d’une chanson, il ne suffit pas de s’arrêter sur une musique ou sur une manière de chanter. C’est peut-être le résultat d’une scène française grand public comme la star ac’ où le sens des textes est laissé à l’arrière plan et ou les thèmes se répètent inlassablement dans un écœurant cocktail émotionnaliste. Soyez vigilants. La beauté et la justesse peuvent surgir des endroits les plus inattendus, tandis que se cache souvent la laideur dans la beauté lisse et conformiste des gestes posés dans la logique du profit. Écoutez le sens, écoutez le message délivré par le texte et comprenez le fond, l’essence, avant d’abandonner rebuté par une forme qui ne correspond pas tout à fait à vos inclinations musicales. « Je n’ai vu que les violences donc excuse mon manque de nuance » déclare humblement la rappeuse. Le message de Keny Arkana mérite vraiment d’être entendu. Surtout dans une scène hip-hop où la place de la femme est malheureusement très réduite. Car une fois dépassé la rage et la colère qui animent la rappeuse et on peut les comprendre affectivement au regard de son expérience, un

Rappeuse marseillaise de 27 ans et d’origine argentine, Keny Arkana a connu une enfance très difficile, baladée de foyers en foyers dès l’âge de 11 ans. Elle fugue à plusieurs reprises et raconte ses épisodes douloureux dans des chansons comme : J’me barre ou encore ils ont peur de la liberté. À 12 ans à peine, elle rappe ses premiers textes et dira par la suite dans la chanson la solitaire : « ya que le rap qui me tient en laisse et qui me retient quand j’m’arrache ». À 15 ans, le foyer ne signale plus ses fugues et commence alors une vie de vagabonde, entre squats et nuits glaciales, entre ciment et belle étoile. « Enfant du dehors, j’y suis arrivé candide, ya que la lune qui peut me comprendre ou me consoler car elle m’a vue grandir ». Keny assiste lors d’un voyage en Italie à une conférence d’exilés argentins qui racontent la faillite du pays. Elle décide alors de se rendre au Mexique pour comprendre la misère qui règne en Amérique du Sud. Elle en revient changée, convaincue qu’une révolution mondiale passera par une révolution humaine et non politique et se tourne vers le spirituel.

Le spirituel se déploie tout d’abord sous la forme de spirituel laïque. Mais il convient de définir le terme : spirituel vient du latin spiritus qui signifie souffle. C’est un mouvement de sortie de soi consistant à harmoniser son être, son dire et son faire. Avec Pascal, nous diront que le spirituel est l’instinct qui nous élève et que nous ne pouvons réprimer, ce qu’il nomme le coeur. Commençons par examiner comment la rappeuse condamne la dynamique bourgeoise de l’être humain ce qui lui donne des accents Pascalisant. Nous mettrons en lumière les phrases martelées par Arkana en scrutant la volonté de puissance nietzschéenne. Il convient d’ores et déjà de préciser comment se déploie la dynamique bourgeoise et ce qu’elle implique : la notion de bourgeois n’a aucune relation avec la catégorie sociale décrite chez Marx : les possédants. Elle relève de l’ontologie et renvoie à une conception de la vie marquée par deux constantes : la peur du risque et le besoin de sécurité.

La bourgeoisie est en réalité celle qui a peur de la liberté, du risque et du vivre. Elle renvoie à la peur de l’utopie, au sens de mouvement permanent de sortie de soi, transforme la vie en interdit de vie et en éthique de l’économie et rétracte l’humain dans une existance sans souffle, sans grandeur et sans vigueur. Ecoutons maintenant ce que martèle la rappeuse dans sa chanson ils ont peur de la liberté : « ils ont peur de rêver, ils ont peur de penser, ils ont peur du changement, ils ont peur de la liberté, ils ont peur de la différence, ils ont peur de leur prochain, ils ont peur de la chance, du bonheur et du lendemain ». Rapportons maintenant ces paroles à la notion de volonté de puissance, développée par Nietzsche. La volonté de puissance, en allemand « wille zur macht » n’est rien d’autre que la volonté du cœur. Cédons la parole à Fredrich Nietzsche : « l’essence la plus intime de l’être est la volonté de puissance. Elle n’est que débordement ». Ainsi la volonté de puissance n’est pas l’être mais le mouvement vers l’être.

Mais scrutons plus en détail la force, l’une des composantes au travail dans la volonté de puissance : la force. Cette dernière est le courage de se faire violence pour terrasser ses instincts. L’übermench, ou surhomme nietzschéen est au antipode du bourgeois puisqu’il admet avec Pascal que l’homme passe infiniment l’homme. Il prend pleinement en charge son statut d’utopie désirante en renonçant à ses instincts les plus bas qui ne visent qu’à le protéger de sa peur, de s’exposer et de vivre. Et la rappeuse argentine de s’insurger contre ce bourgeois peureux et figé dans son existence animale pendant qu’elle affirme son non conformisme : « instable dans la routine mais toujours à l’aise dans le mouvement, je suis la solitaire, amoureuse de l’imprévu. Être riche et esclave moi j’préfère être libre et à la rue ». Keny cherche par dessus tout la liberté et le mouvement, cela nous amène a rentrer plus en profondeur dans ses influences sur le plan politique et notamment la théologie de la libération.

La théologie romantique de la libération est un mouvement social et religieux et théologique issu de l’église catholique et notamment des dominicains, apparu en Amérique latine à la fin des années 1950. Les catholiques progressistes développèrent ce courant de pensée dans lequel l’action politique était une exigence de l’engagement religieux dans la lutte contre la pauvreté. Théorisé en 1972 par Gustavo Gutiérrez, ce courant prône la libération des peuples et souhaite ainsi renouer avec la tradition chrétienne de solidarité. Mais il y a plus, en régime Chrétien, les pauvres tiennent depuis toujours un place particulière : ils sont à la fois modèles (« Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous » Luc 6, 20) et sujets de compassion et de charité. La théologie de la libération va plus loin que ce point de vue et propose non seulement de libérer les pauvres de leur pauvreté mais aussi d’en faire les propres acteurs de leur libération. Il accuse le capitalisme comme responsable de l’aliénation à la pauvreté de million d’individus. « Des milices de l’état, des paramilitaires, des folies cérébrales des peuples entiers à terre » rappe Keny Arkana. Il est évident que la théologie romantique de la libération est au travail dans la prose de la rappeuse, mais pour comprendre plus en profondeur pourquoi, intéressons nous à la révolution zapatiste et au sous-commandant Marcos. « La IVeme guerre mondiale enclenchée ne soit pas triste, L’espoir existe, regarde le noble mouvement zapatiste » Déclare Keny Arkana dans sa chanson jeunesse du monde. Dans le sillon de Walter Benjamin et de sa mélancolie radicale, le sous commandant Marcos, chef de de l’armée de libération déclare en 1996 : « dans le passé, nous trouverons des chemin pour l’avenir » lors de l’appel à la cinquième rencontre européenne de solidarité avec la rébellion zapatiste. À la lumière de la théologie romantique de la libération et de la mélancolie radicale, scrutons maintenant ce qu’Emmanuel Lévinas nomme une « politique de la caresse » et rapportons la aux gestes posés par le sous-commandant Marcos et à la rhétorique d’Arkana.

Contrairement aux politiques progressistes, dominées par les hommes et les valeurs masculines telles que la force, l’affrontement ou la conquête, la politique de la caresse réhabilite un imaginaire et un érotisme dévalués car socialement désignés comme féminin et propose une politique attentive à l’exploration et à l’incertitude. Cédons la parole à Emmanuel Lévinas : « Cette recherche de la caresse en constitue l’essence par le fait que la caresse ne sait pas ce qu’elle cherche. [...] Elle est comme un jeu avec quelque chose qui se dérobe, [...] avec quelque chose d’autre, toujours autre, toujours inaccessible, toujours à venir » (Le Temps et l’autre, 1948). Aux antipodes d’une politique de la force, basée sur une rhétorique de la maîtrise et de la certitude, le sous commandant Marcos et le mouvement Zapatiste propose une combinaison expérimentale entre des valeurs de la force comme résistance aux oppressions, et de celle de fragilité prenant en charge la sortie de soi permanente et jamais achevée de l’être humain. En ce sens, cette politique est un projet, un chemin, toujours en évolution en mouvement et non un programme figé, complet et définitif.

Walter Benjamin
Walter Benjamin développe une version laïcisée d’un messianisme juif, rompant avec une vision linéaire de l’histoire pour proposer une alliance mélancolique entre un passé humilié et un avenir possible. La rappeuse argentine s’insurge d’ailleurs dans 5ème soleil contre une destruction des racines ancrées dans le passé : « Le système pue la mort assassin de la vie, a tué la mémoire pour mieux tuer l’avenir ». Le monde ne peut pas se transformer sans un travail sur soi mais il n’y a pas de travail sur soi sans implication dans une action collective. Keny Arkana ne prétend d’ailleurs pas connaître la recette miracle que les états ou les politiques doivent appliquer mais explique que : « la révolution totale n’est pas qu’un but, c’est un chemin et une quête ». Donnons la parole à Walter Benjamin qui, peu de temps avant de se suicider en 1940 à la frontière franco-espagnole devant l’avancée nazie écrivait : « À chaque époque, il faut chercher à arracher de nouveau la tradition au conformisme qui est sur le point de la subjuguer ».Pierre Bourdieu
On retrouve la même rhétorique chez Keny Arkana dans des phrases comme « n’oublies pas ton histoire, n’oublies pas ta mission » ou encore « la connaissance est la force et la vie, il faut connaître le passé pour comprendre le présent et aller vers l’avenir ». Pierre Bourdieu développe quant à lui la notion de violence symbolique, vision selon laquelle les opprimés auraient leur propre responsabilité dans la longévité des dominations en installant eux-mêmes des barrières et des difficultés. Violence parce qu’elle est imposée de force au destinataire. Symbolique parce qu’elle concerne des significations, des rapports de sens. Keny Arkana écrit que « les barrières sont là dans nos têtes bien au chaud », ou encore que l’ « on s’est construit nos propres prisons, enfermés dans les forteresses de nos égos ». Nous constatons bien qu’un spirituel laïc est au travail chez la rappeuse, cependant il y a plus puisqu’Arkana se déploie également dans un spirituel religieux.


Écoutons d’abord attentivement cette déclaration de Keny Arkana : « Je suis croyante, mais je n’adhère à aucune religion instituée. Mon Dieu ne se trouve pas dans leurs dogmes. Il est plutôt une intelligence de vie et d’amour. Ma foi, c’est la vie. Mon concept de Dieu se rapproche d’une sorte d’énergie, d’un quelque chose qui nous relie tous. Et je pense que les camarades athées ont aussi une foi dans ce sens : une croyance dans leurs engagements et leurs idéaux. » Dans sa chanson prière, la rappeuse argentine demande au Seigneur son aide, afin qu’il la guide sur le chemin de la vérité et rappelle que le décalogue sera sa loi : « Ô mon Dieu, Seigneur des seigneurs, rois des rois, éternel créateur tes commandements seront mes lois. »



La rappeuse s’inscrit dans le mouvance hip-hop, dans laquelle la rhétorique occupe une place importante. Pour bien comprendre comment et pourquoi, nous allons nous attarder sur les sophistes et la tradition orale. La parole est un lieu symbolique qui donne du pouvoir à celui qui en est démuni. C’est sur ce principe que semble s’être construit toute la tradition orale sous jacente à la culture afro-américaine dont le hip-hop est l’un des enfants. En effet, c’est dans les champs de cotons que s’initient au travers des ring shouts ces activités de joute oratoires, prolongement symbolique de la rivalité entre les différentes équipes d’esclaves entretenues par le propriétaire. Les différents acteurs sont en concurrence à travers la danse, la musique et le chant, sans jamais se laisser aller à la violence physique. Mais l’origine de ces pratiques est beaucoup plus ancienne, puisqu’elle s’initie dans la Grèce Antique avec les sophistes. Expliquons nous. Gorgias était un professeur itinérant du Vème siècle avant J.C en Grèce. Il entendait initier l’aristocratie athénienne à l’art d’argumenter. Discrédité par Platon sur le seul fait qu’il se faisait rémunérer, il contribua à développer la rhétorique et la persuasion. Georgias considérait que le discours raisonné devait être renforcé par la création d’un climat affectif favorisant l’adhésion, que Gilbert Romeyer-Dherbey nomme « stimung ». Cedons lui la parole : « Pour Gorgias, la persuasion du discours procède par envoutement. Son dire l’apparente aux formules incantatoires des rites et des évocations magiques. Le sophiste est sorcier, il possède le mot juste, qui jadis faisait mouvoir les pierres, et maintenant ouvre les coeurs, les fascine et les guérit. » Or le rap n’est rien d’autre qu’un discours raisonné dont le but est de persuader, et qui s’appuie sur un rythme, une rime et une scansion favorisant l’adhésion. En ce sens, la mouvance hip-hop réhabilite la sophistique et la tradition orale. Pour aller plus loin, nous allons nous intéresser à la dialectique masculin/féminin, dialectique récurrente dans le passage de l’écriture à l’acte de formulation. Mais avant cela, il convient de détailler davantage une notion courante dans la rhétorique de la rappeuse : la rage.

La rage. Un transport de colère extrême qui est au travail en permanence chez la rappeuse. Elle y consacre même une chanson complète : « la rage ». L’étymologie du mot nous donne par ailleurs des indications sur son sens : « rage » vient du latin rabies, venant lui-même de la racine sanscrite « rabh », : agir violemment, désirer. D’emblée s’ajoute ainsi la notion de désir, c’est à dire ici l’envie immense de vouloir faire quelque chose, de vouloir changer quelque chose. Mais la rage, comme elle le formule dans l’introduction de la chanson « les chemins du retour » apparaît en réalité sous le fouet de l’amour : « La rage elle vient de l’amour frère, parce que sans l’amour ya pas la rage ». Elle correspond de ce point de vu à la colère blanche. Expliquons nous : selon Evagre le Pontique, père grec de l’église catholique au IV ème siècle, il y a 8 boucliers de l’égo qui agissent chez tout Homme et le privent de relation à l’extériorité. Parmi eux, on trouve l’orge, pathologie de la colère, que l’on peut d’ailleurs mettre en lien chez Hippocrate avec l’humeur sanguine. Mais l’orge qui est une sortie de soi par la colère, qui nous fait devenir autre que nous même, nous délie par définition de tout ce qui nous fait, de ce que nous sommes. En cela elle n’est pas transcendantale puisqu’elle n’offre pas de supplément d’être ni de déploiement. Elle est une sortie désolidarisée, déconnectée puis un retour (inévitable) à l’état précédent. En revanche, elle peut se déployer sous un mode diurne ou nocturne. La colère nocturne fait signe vers un repli sur soi qui nous cloute irrémédiablement à notre égo. La colère blanche, elle, est tournée vers l’autre et surgit pour le mettre en mouvement, pour le bouger énergiquement et le remettre en question. En ce sens elle est constructive pour l’autre et comme le dit Keny Arkana, passe nécessairement par l’amour puisque c’est le bien de l’autre que l’on veut. Exemplifions cela avec un épisode de la bible dans lequel « la sainte colère », terme chrétien mais que nous rapprochons de notre colère diurne, apparaît.

Évangile selon Saint Jean chapitre 2, versets 13 à 22 :
2.13 Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem.
2.14 Il trouva, installés dans le Temple les marchands de boeufs, de brebis, des colombes, et les changeurs.
2.15 Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs boeufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs.
2.16 et dit aux marchands de colombes :» Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.»
Selon notre interprétation, le christ ne sort pas de lui même en se mettant en colère d’un point de vu nocturne mais agit sous le fouet d’un état énergique qui lui procure fermeté pour bouger l’autre mais n’élève pas la voix, ne devient pas autre qu’il n’est en réalité. Cet état de colère blanche ne serait pas, selon nous, un état affectif qui nous fait sortir de nous même de manière démesurée et incontrôlée mais une dynamique qui nous fait avancer vers l’autre pour le mettre en mouvement avec vigueur et autorité (au sens d’autoritas (latin : de augere éléver, augmenter).


L’acte d’écriture apparaît dès lors comme un moment féminin d’attention, d’accueil de l’autre et d’humilité qui s’oppose à l’acte masculin et pénétrant de la scansion. « ce que me dit mon cœur, je le retranscrit mot pour mot » confirme la rappeuse. On pourrait s’étonner alors que la période de gestation du texte précède l’acte de pénétration correspondant à son énonciation. Mais il ne faut pas perdre de vue une chose : en régime hip-hop, la feuille blanche est fécondée en amont par la voix qui prendra en charge le texte. On comprend mieux comment et pourquoi la mouvance hip-hop contribue a réhabiliter une tradition orale datant de la grèce antique mais en accordant une place de choix à l’acte d’écriture comme nous le rappelle notre rappeuse argentine : « le stylo mon arme, mon art est mon poumon ». A travers la dialectique de masculinité/féminité, le hip-hopper se transforme en terre d’accueil de l’altérité en révélant sa féminité.

Ultramoderne, Keny Arkana l’est sans conteste et cela pour plusieurs raisons majeures. Non seulement elle fustige avec une immense rage le système individualiste et consumériste dans lequel l’Homme du XXIème siècle est englué, mais elle va beaucoup plus loin.
Le système moderne de pensée, dont le paradigme consumériste, pragmatique et rationnel se résume de manière limpide dans la très célèbre maxime de Descartes : « Cogito ergo sum » je pense donc je suis, est très vivement condamnée par Keny Arkana. L’époque dans laquelle nous vivons, désenchantée par la volonté d’explication tout azimuth du cosmos a transformé l’humain, l’a égaré des voies du spirituel pour le conduire inexorablement vers une impasse vide de sens qui divise l’humanité en l’éblouissant de ses paillettes pécuniaires teintées d’un égocentrisme hédoniste et stérile. La volonté de s’enrichir, découlant


Keny Arkana condamne tous les travers modernes, sans ménagement et dans une immense rage. Elle oppose à ces impasses, à ces labyrinthes inhumains un désir de remettre l’humain au cœur des priorités. En réhabilitant les affects, l’imaginaire et l’intuition, l’émotion, le besoin de sacré de l’humanité et les mythes elle invite ceux qui entendent son discours, son verbe, son souffle, à se soulever, dans un réveil général de l’humanité. Le message est teinté d’une espérance infinie et se voit sublimé par une réhabilitation totale de la féminité, entendue au sens d’une capacité d’accueil radicale de l’altérité et de l’incroyable. La rappeuse, à 27 ans à peine, est selon moi une figure majeure d’un humanisme hip-hop ultramoderne, et se pose sans s’imposer comme l’une des voi(e,x) du réenchantement.

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Keny Arkana, de son vrai nom Onora Dafor, née le 20 décembre 1982 à Marseille, est une rappeuse française. Elle milite pour des causes proches de la philosophie altermondialiste et de la désobéissance civile. Originaire d'Argentine, elle participe en 2004 à la fondation du collectif "La Rage du Peuple", qui milite pour « une colère positive, fédératrice, porteuse d'espoir et de changement. »
Elle intervient ainsi dans de nombreux forums altermondialistes en Afrique et en Amérique du Sud et en tire un documentaire vidéo intitulé Un autre monde est possible tourné au fil de ses pérégrinations au Brésil, au Mali, au Mexique et en France
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