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L'amour
C’est parfois un serpent magicien,
Lové près de ton cœur.
C’est parfois un pigeon qui roucoule,
Sur la fenêtre blanche.
C’est parfois sous le givre qui brille
La vision d’une fleur.
Mais mène, en secret, à coup sur,
Loin de la joie tranquille.
Il sait pleurer si doucement
Dans la prière du violon,
Il fait peur quand on le devine
Sur des lèvres que jamais on n’avait vues.
(1889-1966)
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Anna Akhmatova peinte par le peintre Altman
Anna Akhmatova vue par Modigliani
Portrait d'Anna Akhmatova par Kouzma Petrov-Vodkine, 1922
Pour mémoire,
En 1945 Anna Akhmatova lit ses poèmes en public.
A la fin de la soirée, les applaudissements durèrent plusieurs minutes.
Staline n'aimait pas ces manifestations spontanées.
Chaque succès lui paraissant suspect a priori il demandera :
"Qui a organisé cette ovation ?"
(il se passera la même chose après le succès populaire de Lady Macbeth de Chostakovitch).
Ce fait cependant ne peut pas expliquer la violence avec laquelle Jdanov attaquera Anna Akhmatova en 1946. Il fera de même pour Chostakovitch en 1948...
"... C'est la poésie d'une grande dame hystérique, ballottée entre le boudoir et l'oratoire. L'essentiel chez elle, ce sont les motifs érotiques, entremêlés des motifs de la tristesse, du spleen, de la mort, de la mystique, de la fatalité. Nonne ou pécheresse, ou plutôt nonne et pécheresse chez qui la fornication se mêle à la prière... "
....extrait du réquisitoire de Jdanov...!!!????
Après cet abominable réquisitoire (qui mérite vraiment d'être lu sur le site indiqué tellement il est abject!), Anna Akhmatova vit une deuxième disgrâce et elle dira :
" Le silence est devenu ma maison, ma capitale - le mutisme".
Elle sera réhabilitée seulement en 1955.
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