Timber Timbre est un groupe de folk-rock canadien.
Formé en 2005, il est composé de Taylor Kirk, Simon Trottier et Mika Posen.
Timber Timbre a sorti quatre albums, autoproduisant les deux premiers avant de signer pour un label indépendant, Out of This Spark, en janvier 2009 puis chez Arts & Crafts Productions, à Toronto, en mai de la même année.
« Sombres mais pas déprimantes », les chansons de Timber Timbre ne sont pas sans rappeler un autre enfant du pays, Léonard Cohen.
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Mystère, vous avez dit mystère ?
De nos jours, rares sont les groupes susceptibles d’emporter l’auditeur dans un monde étrange et mystérieux ressemblant à un vieux film d’Hitchcock. Ambiante, subtile et mélodiquement sophistiquée, la musique de Timber Timbre voyage dans un univers unique, stimulant l’imaginaire et séduisant les oreilles. Peu de temps avant la sortie de son tout nouvel album Creep On Creepin’ On, Camuz a eu la chance de s’entretenir avec Simon Trottier, multi-instrumentiste de la formation.
Dans une entrevue précédente, vous dites préférer l’absence d’une présence visuelle des membres du groupe, question de préserver l’aspect mystérieux. Comment ceci évolue-t-il en conjonction avec votre popularité croissante?
On essaie toujours de préserver la facette mystérieuse de la musique. Par exemple, même si on joue dans de plus grandes salles, on demande à ne pas avoir d’éclairage directement sur nos visages. Parfois les gens sont un peu choqués de ne pas pouvoir voir les musiciens clairement, alors que d’autres trouvent qu’ils arrivent à mieux se concentrer sur la musique et y découvrent un autre type d’appréciation live. On apprécie beaucoup le fait que les gens sont de plus en plus nombreux à venir nous voir. On a fait des spectacles dans des bars, auparavant, où ca ne fonctionnait tout simplement pas parce que le niveau de popularité n’était pas assez grand pour amener un public qui soit vraiment à l’écoute de la musique. Comme quoi les audiences peuvent être plus grandes, mais le niveau d’écoute qu’on obtient de gens qui connaissent le projet est un aspect très positif de notre croissance en popularité. Le silence qui s’installe dans une salle avec ce genre d’auditoire participe aussi à l’élément de mystère que nous souhaitons créer. Moi, j’aime bien, en fait, parce que les gens ont tendance à ne pas me reconnaître, même après avoir assisté à un de nos concerts. Sinon, on travaille présentement à certaines vidéos qui paraîtront sous peu, mais les membres du groupe n’apparaissent pas dans celles-ci. On essaie d’être le plus discret possible en ce qui a trait à l’image physique des membres du groupe.
D’où vient cette fascination du mystère, de l’aspect très sombre qu’on retrouve dans Timber Timbre?
Je ne serais pas prêt à dire que nous sommes personnellement des gens sombres. C’est plutôt dans la nature de Taylor [Kirk] de créer des textes à partir de cet univers obscur tout en puisant dans sa propre expérience personnelle. Concernant la musique, je crois que c’est tout simplement sa façon d’écrire. Aussi, on aime beaucoup les vieux films d’horreur, donc on aime bien s’en inspirer pour instrumenter la musique de Taylor. Le rôle de Mika [Posen] et moi consiste surtout à rendre les compositions encore plus fortes. Je crois qu’on est doué pour le soutien au point de vue de l’atmosphère. Il est ici question de pousser à l’extrême ce que la musique représente déjà.
Les textes de Taylor Kirk (leader du groupe) ont tendance à laisser place à l’imagination de l’auditeur du fait qu’ils contiennent des trous narratifs fréquents. Croyez-vous que cette convoitise très forte de l’imaginaire du public par le mystère est volontaire de la part de Taylor?
Je crois effectivement que c’est un peu ce qu’on essaie de pousser avec notre musique. On espère que le public partira dans sa propre spirale imaginative avec notre musique. Un peu comme quand quelqu’un décrit un endroit où on n’est jamais allé, on a tendance à bâtir notre propre perception par rapport à ce qui est émis par l’autre. Il y a quelque chose de très intime qui se dissimule dans la musique, et je crois que Taylor souhaite laisser aux gens la liberté de l’interpréter comme ils le veulent. Mais je pense que oui, c’est intentionnel. Taylor a un background en cinéma, et je crois qu’il est conscient du fait qu’il camoufle des histoires dans ses textes tout en laissant libre cours à l’imaginaire de ceux qui écoutent.
Alors que le dernier album était très simple au point de vue des arrangements musicaux, votre nouvel opus offre quelque chose de bien rempli. Pouvez-vous me parler un peu de cet aspect?
Il y a effectivement beaucoup plus de moments où la voix laisse place à l’instrumentation. Je crois que cela s’explique par le fait que, depuis l’album éponyme, Mika et moi nous sommes joints d’une manière permanente au projet de Taylor. L’autre album a plus ou moins été travaillé en solo alors que pour Creep On Creepin’ On nous étions présents tout au long de la création et nous avons pu travailler des arrangements plus denses et plus complets pour ce dernier. Nous avons bien sûr aussi eu la chance de collaborer avec d’autres musiciens en studio, par exemple Colin Stetson, qui apparaît au saxophone à plusieurs reprises sur le disque, et crée des effets très denses.
Pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance d’écouter votre nouvel album, pouvez-vous me parler un peu des influences qu’on y retrouve?
Bien sûr, on y retrouve une panoplie d’influences. Par exemple, il a un côté qui se rapproche du rock ‘n roll des années 50 dans Too Old to Die Young par exemple. On y retrouve aussi des chansons plus upbeat. Le côté folk se transforme pour aller chercher des influences du do-wop, même dans Black Water, on retrouve un petit côté Motown. C’est déjà un peu plus rock dans ce sens. Au point de vue de la musique live, on y ajoutera de nouveaux instruments, on aura un peu plus de percussions. On augmentera aussi l’intensité. Il y aura des chansons un peu up-tempo alors que d’autres moments seront plus calmes. On essaiera de varier les atmosphères sans devenir un groupe rock pour autant.La musique demeure largement atmosphérique.
Article par Sarah Brideau
Dans une entrevue précédente, vous dites préférer l’absence d’une présence visuelle des membres du groupe, question de préserver l’aspect mystérieux. Comment ceci évolue-t-il en conjonction avec votre popularité croissante?
On essaie toujours de préserver la facette mystérieuse de la musique. Par exemple, même si on joue dans de plus grandes salles, on demande à ne pas avoir d’éclairage directement sur nos visages. Parfois les gens sont un peu choqués de ne pas pouvoir voir les musiciens clairement, alors que d’autres trouvent qu’ils arrivent à mieux se concentrer sur la musique et y découvrent un autre type d’appréciation live. On apprécie beaucoup le fait que les gens sont de plus en plus nombreux à venir nous voir. On a fait des spectacles dans des bars, auparavant, où ca ne fonctionnait tout simplement pas parce que le niveau de popularité n’était pas assez grand pour amener un public qui soit vraiment à l’écoute de la musique. Comme quoi les audiences peuvent être plus grandes, mais le niveau d’écoute qu’on obtient de gens qui connaissent le projet est un aspect très positif de notre croissance en popularité. Le silence qui s’installe dans une salle avec ce genre d’auditoire participe aussi à l’élément de mystère que nous souhaitons créer. Moi, j’aime bien, en fait, parce que les gens ont tendance à ne pas me reconnaître, même après avoir assisté à un de nos concerts. Sinon, on travaille présentement à certaines vidéos qui paraîtront sous peu, mais les membres du groupe n’apparaissent pas dans celles-ci. On essaie d’être le plus discret possible en ce qui a trait à l’image physique des membres du groupe.
D’où vient cette fascination du mystère, de l’aspect très sombre qu’on retrouve dans Timber Timbre?
Je ne serais pas prêt à dire que nous sommes personnellement des gens sombres. C’est plutôt dans la nature de Taylor [Kirk] de créer des textes à partir de cet univers obscur tout en puisant dans sa propre expérience personnelle. Concernant la musique, je crois que c’est tout simplement sa façon d’écrire. Aussi, on aime beaucoup les vieux films d’horreur, donc on aime bien s’en inspirer pour instrumenter la musique de Taylor. Le rôle de Mika [Posen] et moi consiste surtout à rendre les compositions encore plus fortes. Je crois qu’on est doué pour le soutien au point de vue de l’atmosphère. Il est ici question de pousser à l’extrême ce que la musique représente déjà.
Les textes de Taylor Kirk (leader du groupe) ont tendance à laisser place à l’imagination de l’auditeur du fait qu’ils contiennent des trous narratifs fréquents. Croyez-vous que cette convoitise très forte de l’imaginaire du public par le mystère est volontaire de la part de Taylor?
Je crois effectivement que c’est un peu ce qu’on essaie de pousser avec notre musique. On espère que le public partira dans sa propre spirale imaginative avec notre musique. Un peu comme quand quelqu’un décrit un endroit où on n’est jamais allé, on a tendance à bâtir notre propre perception par rapport à ce qui est émis par l’autre. Il y a quelque chose de très intime qui se dissimule dans la musique, et je crois que Taylor souhaite laisser aux gens la liberté de l’interpréter comme ils le veulent. Mais je pense que oui, c’est intentionnel. Taylor a un background en cinéma, et je crois qu’il est conscient du fait qu’il camoufle des histoires dans ses textes tout en laissant libre cours à l’imaginaire de ceux qui écoutent.
Alors que le dernier album était très simple au point de vue des arrangements musicaux, votre nouvel opus offre quelque chose de bien rempli. Pouvez-vous me parler un peu de cet aspect?
Il y a effectivement beaucoup plus de moments où la voix laisse place à l’instrumentation. Je crois que cela s’explique par le fait que, depuis l’album éponyme, Mika et moi nous sommes joints d’une manière permanente au projet de Taylor. L’autre album a plus ou moins été travaillé en solo alors que pour Creep On Creepin’ On nous étions présents tout au long de la création et nous avons pu travailler des arrangements plus denses et plus complets pour ce dernier. Nous avons bien sûr aussi eu la chance de collaborer avec d’autres musiciens en studio, par exemple Colin Stetson, qui apparaît au saxophone à plusieurs reprises sur le disque, et crée des effets très denses.
Pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance d’écouter votre nouvel album, pouvez-vous me parler un peu des influences qu’on y retrouve?
Bien sûr, on y retrouve une panoplie d’influences. Par exemple, il a un côté qui se rapproche du rock ‘n roll des années 50 dans Too Old to Die Young par exemple. On y retrouve aussi des chansons plus upbeat. Le côté folk se transforme pour aller chercher des influences du do-wop, même dans Black Water, on retrouve un petit côté Motown. C’est déjà un peu plus rock dans ce sens. Au point de vue de la musique live, on y ajoutera de nouveaux instruments, on aura un peu plus de percussions. On augmentera aussi l’intensité. Il y aura des chansons un peu up-tempo alors que d’autres moments seront plus calmes. On essaiera de varier les atmosphères sans devenir un groupe rock pour autant.La musique demeure largement atmosphérique.
Article par Sarah Brideau
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